jeudi 28 avril 2011

Bulle de littérature: 1Q84 enfin traduit en français

Save the date! Les fans comprendront. Le 25 août 2011 sortiront les livres 1 et 2 de la traduction française de 1Q84, du nobélisable et talentueux Haruki Murakami (村上春樹), aux Éditions Belfond. Ces deux premiers tomes sont sortis au Japon en mai 2009 où ils ont connu un succès phénoménal (un million d'exemplaires de chaque tome vendus en un mois), attisé dès avant leur publication par le secret entourant l'intrigue, et par les cinq années de silence de l'auteur du Passage de la nuit (Belfond, 2007). Le troisième tome de 1Q84 vient seulement d'être publié au Japon.
En attendant, vous pouvez vous familiariser avec Murakami en lisant son Autoportrait de l'auteur en coureur de fond (Editions 10/18). Il y décrit de façon minutieuse ses entraînements de course à pied, et dévoile une nouvelle facette, éloignée de l'onirisme qui caractérise l'essentiel de son oeuvre.
Sachant que Murakami a décidé de retourner vivre au Japon après le tremblement de terre de Kobe en 1995, je me demande ce que lui inspirera la situation actuelle de son pays natal...
À ce sujet, je vous recommande cet article, publié dans Télérama par une auteure de la jeune génération japonaise, Harumi Kawakami (川上弘美), qui décrit très subtilement la façon dont les Japonais ont appréhendé le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui ont suivi, en développant la notion d'impermanence. Le passage ci-dessous est pour moi le plus juste, un joli reflet de la pensée japonaise:

"Tant que la vie est là, on peut connaître des instants lumineux sans nombre. La beauté du crépuscule. La magie des pétales des cerisiers que le vent emporte. La valeur inestimable des proches que l'on éprouve soudain, pour un rien. Le plaisir du soleil couchant en compagnie d'amis. L'évocation des plaisirs de la journée qui s'achève dans le moment qui précède le sommeil.
Dans ma petitesse, je sais bien que ces secondes ne connaîtront jamais l'éternité, et c'est précisément ce qui les fait briller à mes yeux d'un éclat toujours plus vif. Ce scintillement est précieux, sans équivalent. J'éprouve de l'amour pour cet éclat qui s'éteint à peine né. Il me donne de la joie. Il m'attriste aussi."