Certes, Starbucks n'a rien de japonais et regarde plutôt du côté de la multinationale américaine qui aurait envahi le monde. Et pourtant... la densité des Starbucks au mètre carré à Tokyo n'a rien à envier à celle des zincs parisiens, et chacun a sa personnalité: du micro comptoir au pied d'une tour dont la clientèle est composée exclusivement de salarymen pressés de rejoindre leur bureau, jusqu'au large espace sis dans un quartier chic où de confortables fauteuils vous invitent à passer l'après-midi à analyser les looks des clients tout en savourant un chai latte... Il y a le fameux Starbucks de Shibuya crossing qui permet de contempler les vagues de passants traversant le carrefour en biais de façon tout à fait ordonnée; celui-ci a presque atteint la notoriété d'Hachiko, le chien icône du quartier dont la statue le regarde l'air circonspect de l'autre côté de la chaussée. Le Starbucks avec terrasse, le Starbucks sur deux étages, tous ont en commun une programmation musicale à dominante jazz, qui dès le mois de novembre propose chants de Noël anglo-saxons en boucle. Et tous offrent un espace de travail idéal pour les étudiants, travailleurs indépendants, et autres créatifs de tous âges plongés dans leurs manuels, sur leur ipad, leur netbook à moins que ce ne soit sur leur smartphone du dernier cri. Bien sûr à Paris, le serveur du Starbucks est un peu moins obséquieux. Et la commande moins chantante: au Japon, l'ensemble des employés répète en choeur chacune des commandes pour être sûr que celle-ci est bien comprise. Je regrette de ne pas avoir enregistré ces concerts de "shorto double shot cappuccino", "grande soy latte" et autres "tall low fat caramel macchiato", dignes des meilleures comédies musicales.
Malgré cela, si vous souhaitez retrouver une ambiance tokyoïte à Paris, n'hésitez pas à entrer dans un Starbucks et ouvrez les yeux, vous risquez bien de vous y croire un peu...
(Photos prises au Starbucks de la rue Saint Dominique, à Paris)