Parfois, les bulles se mélangent et se bonifient: littérature et photographie se font écho dans Kyoto Limited Express d'Olivier Adam (encore lui!) et Arnaud Auzouy. Une ambiance mélancolique qui sied si bien à Kyoto, un clin d'oeil à Modiano (et sa Villa triste) et à Philippe Delerm, des saynètes qui font sourire (le nounours dans le bar), cet ouvrage laisse les traces d'une douceur nostalgique, teintée d'une infinie tristesse face au temps qui passe, même si le drame qu'a vécu le narrateur n'apparait qu'en filigrane, avec une pudeur extrême. On aimerait parcourir le Chemin de la philosophie(哲学の道)en sa compagnie tant il le décrit avec justesse.
Mon diptyque préféré est celui qui associe un paragraphe intitulé Choses flottantes à trois photos aux teintes gris-bleu, qui retranscrivent ce moment de la journée appelé entre chien et loup, instant éphémère où les lampadaires hésitent à s'allumer, et où la nuit est encore pleine de promesses...